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Le tombeau de Marie de Bourgogne

À l’occasion du 25^e
anniversaire de CODART, nous vous présentons chaque mois l’un des cent chefs-d’œuvre exceptionnels de l’art néerlandais et flamand du début de l’ère moderne (1350-1750) sélectionnés par des conservateurs de musée du monde entier pour figurer dans le canon CODART. Cette fois-ci, tous les regards se tournent vers le tombeau de Marie de Bourgogne à Bruges réalisé par Renier van Thienen et Jan Borman II, entre autres.

Le tombeau de Marie de Bourgogne est un exemple unique et magnifique de sculpture funéraire du gothique tardif, dont la beauté a été longtemps célébrée. Fille de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, Marie a épousé en 1477 Maximilien de Habsbourg, le futur empereur du Saint Empire romain germanique.

Lorsqu’elle meurt tragiquement en 1482, à l’âge de 25 ans, son mari et leurs deux enfants érigent son tombeau dans l’église Notre-Dame de Bruges. Les archives conservées depuis 1488 indiquent que les travaux, dirigés par Thibault Barradot, ont mobilisé une importante équipe d’artistes, tels que Renier van Thienen, Pieter de Backere, Jan Borman et Jehan Hervy.

Comme la plupart des monuments funéraires de sa famille aux Pays-Bas, celui de Marie est fait de métaux précieux, contrairement aux monuments de sa famille à Champmol et à Brou, qui étaient sculptés dans l’albâtre et le marbre. Son tombeau rompt également avec la tradition bourguignonne des pleurants et présente à la place un extraordinaire arbre généalogique héraldique.

Le duché de Bourgogne avait été conquis par Louis XI et la souveraineté de Maximilien sur les Pays-Bas était contestée. Comme il s’agit d’une femme, il est d’autant plus important de rappeler que Marie était la seule héritière.

Magali Briat-Philippe, Conservatrice en cheffe, Monastère royal de Brou, Bourg-en-Bresse

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